Quand les artistes de Chauvet ont peint leurs œuvres, l’arche du Pont d’Arc était déjà là

La grotte Chauvet, située à l’entrée des gorges de l’Ardèche, possède les plus anciennes fresques peintes de l’Humanité, datant de 36 000 ans. La conservation et l’esthétisme de ces fresques ont même justifié son classement au patrimoine mondial de l’Humanité en 2014, 20 ans après sa découverte. Cette cavité, située près du Pont d’Arc dans un paysage remarquable, a fait se poser la question : est-ce que les personnes qui ont peint ces fresques voyaient et se déplaçaient dans le même paysage que nous ? Voyaient-ils la même arche ? Des scientifiques du CNRS, de l’Université Savoie Mont Blanc et du Muséum national d’Histoire naturelle ont obtenu la réponse [1], dans cette étude menée par des chercheurs du laboratoire Edytem.

L’étude des reliefs et l’usage original des mathématiques appliquées à la datation des sables transportés par l’eau de la rivière Ardèche leur ont permis de dater l’ouverture de l’arche du Pont d’Arc à environ 124 000 ans. Cette étude publiée le 26 avril dans Scientific reports permet de confirmer que les communautés passées ont donc connu les mêmes repères paysagers qu’aujourd’hui c’est-à-dire l’entrée de la gorge, une arche et une vire naturelle (passage naturel dans la paroi escarpée) conduisant directement à l’entrée de la grotte, qui était alors grande ouverte.


Référence

Kim Genuite, Jean-Jacques Delannoy, Jean-Jacques Bahain, Marceau Gresse, Stéphane Jaillet, Anne Phillippe, Edwige Pons-Branchu, André Revil et Pierre Voinchet. : Dating the landscape evolution around the Chauvet-Pont d’Arc cave., Scientific reports, le 26 avril 2021. DOI.

Contacts scientifiques locaux

Jean-Jacques Delannoy, Edytem / OSUG
Kim Génuite, Edytem / OSUG
Stéphane Jaillet, Edytem / OSUG

► A lire également le communiqué publié par le CNRS.

[1Des scientifiques du Laboratoire environnements, dynamiques territoires de montagne (CNRS/Université de Savoie Mont Blanc), du Laboratoire Histoire naturelle de L’Homme préhistorique (CNRS/ Muséum nationale d’Histoire naturelle /Université de Perpignan - Via Domitia), du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS/Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines/CEA) et du Laboratoire de mathématiques Jean Leray (CNRS/Université de Nantes). L’Université de Tokyo est également impliquée dans les recherches.